CÔTÉ LABO
Parmi mes expériences passées, certaines resteront inachevées, incomplètes, imparfaites au regard de mes rêves et de mes exigences. Pourtant, loin de me désespérer, toutes m'ont conforté dans l'idée que je pouvais tout faire, tout tenter, que tout pouvait s'apprendre, se dompter et qu'il n'est de limites que celles que l'on se fixe à soi-même. Mais dans le même temps, j'ai également le sentiment d'avoir été balloté entre mes rêves et la réalité. J'ai souffert sans doute de trop d'idéalisme et d'hypersensibilité, provoquant des conflits intérieurs parfois douloureux entre des idéaux trop élevés et une impuissance à les réaliser.
UN HOMME, UN COMBAT.
Modèle de résilience, le fondateur de "Calcutta Rescue", héros modestissime d'un biopic documentaire, Jack Pregerest l'une des personnes les plus emblématiques et admirables que j'ai eu le privilège de côtoyer. Son histoire et son combat acharné durant plus de 30 ans au service des plus déshérités, sur les trottoirs et dans les bidonvilles de Calcutta, les dispensaires et les écoles qu'il est parvenu à créer contre vents et marrées, sont pour moi autant de points de référence sur mon baromètre de la difficulté et de la persévérance.
Alors que je n'y étais en rien préparé, je me suis retrouvé à devoir organiser la promotion du documentaire lors de sa sortie en salles, en Suisse et plus tard en France. Découverte du monde du cinéma et de la nage avec ses requins, apprentissage des outils de référencement et des techniques de communication sur les réseaux sociaux, organisation clandestine de campagnes de promotion sauvage, Docteur Jack, un homme un combat a finalement fait plus de 10'000 entrées en salle et obtenu le prix du public au journées de Soleure en 2017.
Cette mission, bien qu'avortée, a permis de reverser des bénéfices conséquents au profit de CALCUTTA RESCUE, une ONG que vous pouvez contribuer à aider aujourd'hui comme hier les yeux fermés !
Alors que je n'y étais en rien préparé, je me suis retrouvé à devoir organiser la promotion du documentaire lors de sa sortie en salles, en Suisse et plus tard en France. Découverte du monde du cinéma et de la nage avec ses requins, apprentissage des outils de référencement et des techniques de communication sur les réseaux sociaux, organisation clandestine de campagnes de promotion sauvage, Docteur Jack, un homme un combat a finalement fait plus de 10'000 entrées en salle et obtenu le prix du public au journées de Soleure en 2017.
Cette mission, bien qu'avortée, a permis de reverser des bénéfices conséquents au profit de CALCUTTA RESCUE, une ONG que vous pouvez contribuer à aider aujourd'hui comme hier les yeux fermés !
RÊVER TROP GRAND.
Comment apprendre à vivre ensemble, comment permettre aux jeunes de trouver des repères porteurs de sens ? Comment renouer avec la beauté, la solidarité, l'exigence ?
En créant un environnement de qualité, en donnant aux grands et aux petits l'occasion de s'apprivoiser, en aménageant des espaces de créativité et de culture où les minorités peuvent apprendre à s'exprimer, en défendant pied à pied nos valeurs morales et l'exigence bien comprise de nous-mêmes.
J'ai rêvé cet espace ! J'ai rêvé faire de ces moulins défraichis, anciennement théâtre érudit, un espace ouvert à tous les regards, à toutes les rencontres. Mais j'ai rêvé trop fort, trop grand pour balayer dans mon sillage toutes les frilosités du moment. Je me console en me disant qu'en tant qu'homme d'équipage, je n'avais pas alors toutes cartes en main pour devenir le "Capitaine, Mon Capitaine" de ce grand navire.
AVANT TOUT LE MONDE.
Me croirez-vous si je vous dis que la première tentative de tour du monde en ballon de Bertrand Piccard aurait dû se dérouler en 1994 déjà. Me croirez-vous si je vous dis que l'idée de valoriser les propriétés uniques de certaines plantes tropicales insulaires pour en faire des produits de soin faisait partie de nos objectifs, 10 ans avant la commercialisation des premiers produits Ushuaïa. Et si je vous disais que nous défendions le concept d'un tourisme écologique et durable 15 ans avant que l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) n'évoque cette même notion. Avec le recul, tout cela me parait encore un peu fou et pourtant...
En fondant au sortir du sommet de la terre de Rio de 1992 une Fondation ainsi qu'un institut pour l'environnement des îles, nous nous sentions en totale adéquation avec les aspirations du moment. Sauver certains biotopes insulaires uniques et, plus largement, réaliser des projets concrets visant la conservation et à la bonne gestion de la nature et du patrimoine des îles nous semblait être un combat aussi urgent que vertueux à mener.
Après avoir rassembler au sein de nos comités exécutifs des personnalités de premier plan, après avoir lancer un magazine grand public, négocier l'implantation d'un centre de recherche à Cuba et dans les Antilles françaises, développer des partenariats entre Malte et les îles italiennes, l'argent toujours lui, a commencé à manquer et beaucoup de nos espoirs se sont progressivement envolés. Nous avions eu raison avant tout le monde, sans doute quelques années trop tôt .
MOSAÏQUE D'EXPÉRIENCES
Offrir à des personnes jusque-là cantonnées à confectionner inlassablement de petits fagots de bois une activité créatrice, libératrice bien que rigoureuse, telle fut tout à la fois mon envie et mon constat en arrivant pour six mois dans cette institution protégée.
Mais à part avoir bricolé un vague plancher de terrasse de quelques vis et quelques clous, je pensais ne rien savoir-faire de mes dix doigts. Après deux jours de formation au sein de l'atelier d'une institution pour personnes handicapées et une journée passée avec une artiste mosaïste neuchâteloise, histoire de m'auto-évaluer et de dessiner les contours de notre atelier, mes dix futurs participants et moi avons investi et transformé une vieille remise en un espace de création. Après avoir contacter toutes les entreprises de carrelage de la région et trier les stocks ainsi récupérés, le travail a pu commencer.
Quatre mois plus tard, nous inaugurions un patchwork de leurs créations, fixé au mur de la cafétéria de l'institution. Une œuvre colorée invitant tous les résidents à continuer à l'enrichir. L'ont-ils fait ? Je n'y suis jamais retourné depuis.
JUSQU'A LA TRANSCENDANCE
La plage du Pierrier à Clarens-Montreux est lieu estival privilégié. Cet espace naturel accueille familles et familiers, adeptes d'activités de plein air et cinq manifestations publiques seulement y sont organisées chaque année.
En transformant momentanément cette plage en un jardin extraordinaire, nous rêvions d'offrir à nos festivaliers un dépaysement visuel, sonore et culinaire abouti, un vrai petit moment de paradis…
Chaque premier week-end d'août, notre équipe, bénévole, professionnels de l’animation socioculturelle, organisait trois jours festivités : animations de plage pour petits et grands, concerts acoustiques et DJ sets la tête au soleil et les pieds dans l'eau, le tout servi dans une ambiance doucement festive et carrément décontractée. Des transats, des parasols, la plage et vous ! Notre slogan invitait chacune et chacun à venir profiter en toute simplicité et gratuitement du moment présent.
Après cinq éditions et le souvenir des centaines de festivaliers dansant en transcendance jusqu'à l'appel au bain de minuit, les autorités nous ont déprogrammés au profit de manifestations moins CHILL et plus BCBG.
Ce furent pourtant de beaux étés...
Ce furent pourtant de beaux étés...
APPRENDRE DE SES ERREURS
Les erreurs, les difficultés, les contrariétés, les aléas et les échecs font partie du processus de développement de chaque projet. Ils m'ont appris la persévérance et la résilience, des concepts chers au psychanalyste Boris Cyrulnik.
Mais après avoir rebondi tant et tant de fois, repoussé ces fameuses limites que je croyais pouvoir ou devoir dépasser, deux épisodes de dépression sévère sont venus me rappeler une part négligée de moi-même. Et malgré nos discussions et négociations intérieures, celle-ci se refuse toujours obstinément à rebondir encore, fermant mes écoutilles sensorielles lorsque je tente de trop la solliciter. Me voilà condamné au calme, au silence et à la marche à pieds.